LaMaison de la culture fĂȘtait ses 50 ans ce week-end. Temps fort: la montĂ©e sur scĂšne de Bernard Pivot. Rencontre avec un «ouf» de mots, pas grabataire.
James Lipton, prĂ©sentateur de l'Ă©mission "L'Actors Studio", est mort Il Ă©tait le prĂ©sentateur de cette Ă©mission amĂ©ricaine inspirĂ©e par "Bouillon de culture" de Bernard Pivot. Reuters James Lipton, ici en septembre 2017 Ă  Los Angeles. Reuters DÉCÈS - L’AmĂ©ricain James Lipton, professeur de comĂ©die et prĂ©sentateur de “L’Actors Studio”, cĂ©lĂšbre Ă©mission de tĂ©lĂ©vision inspirĂ©e par Bernard Pivot, est mort Ă  l’ñge de 93 ans, a annoncĂ© lundi 2 mars la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision qui diffusait l’émission. Selon son entourage, il est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  son domicile de New York des suites d’un cancer de la vessie. C’est en 1994 que James Lipton avait lancĂ© son Ă©mission, dĂ©rivĂ©e d’un cours qu’il avait mis sur pied au sein de la prestigieuse Ă©cole d’art dramatique et pour laquelle il a interviewĂ© des stars durant prĂšs de 25 ans, de Paul Newman et Dennis Hopper jusqu’à Julia Roberts et Scarlett Johansson. DiffusĂ©e en France sur Paris PremiĂšre, “L’Actors Studio” lui avait Ă©tĂ© inspirĂ©e par “Bouillon de Culture” de Bernard Pivot, qui avait d’ailleurs invitĂ© James Lipton Ă  la derniĂšre de son Ă©mission en 2001. Il parlait trĂšs bien le français James Lipton parlait trĂšs bien le français et ne se cachait pas d’avoir Ă©tĂ© briĂšvement souteneur Ă  Paris dans les annĂ©es 1950. NĂ© Ă  DĂ©troit en 1926, James Lipton s’était lancĂ© dans une carriĂšre d’acteur dans les annĂ©es 1940, avant de se consacrer ensuite Ă  l’écriture et Ă  la production. “Il nous manquera beaucoup, mais nous lui souhaitons d’arriver en paix aux portes du paradis”, a Ă©crit sur Twitter la chaĂźne Ovation TV, qui continue de diffuser l’émission que James Lipton avait quittĂ©e en 2018. Comme Bernard Pivot et son “questionnaire de Proust”, James Lipton finissait systĂ©matiquement son Ă©mission par une sĂ©rie de questions Ă  ses invitĂ©s, parmi lesquelles “Si le paradis existe, qu’aimeriez-vous entendre Dieu vous dire lorsque vous arriverez Ă  ses portes?” Également sur Le HuffPost À voir Ă©galement sur Le HuffPost Oprah Winfrey fait une grosse chute en pleine confĂ©rence sur... l’équilibre AprĂšsl'interview de Danilo KiĆĄ par Bernard Pivot, il nous a paru intĂ©ressant de prĂ©senter une parodie du format de cette Ă©mission par des spĂ©cialistes du genre.. Bernard Pivot . Les Inconnus ont acquis une grande popularitĂ© au dĂ©but des annĂ©es 90 avec une sĂ©rie d'une dizaine d'Ă©missions dans laquelle ils ont parodiĂ© un grand nombre d'Ă©missions tĂ©lĂ©visĂ©es

DĂ©cider de continuer Ă  travailler alors que l'heure de la retraite a sonnĂ© depuis bien longtemps
 Cela semblerait bien impensable Ă  bon nombre de seniors. Et pourtant, certains ont fait ce choix par passion pour leur mĂ©tier qui est tout simplement leur raison de vivre ! Mais hĂ©las, arrive un moment oĂč le corps ne suit plus et la vieillesse les oblige Ă  mettre un terme Ă  leur longue carriĂšre
 À 86 ans, Bernard Pivot aurait sans doute aimĂ© poursuivre encore quelque temps son activitĂ© de chroniqueur littĂ©raire dans les colonnes du Journal du Dimanche, mais c'Ă©tait compter sans sa santĂ© qui se dĂ©tĂ©riore chaque jour un peu plus. “Ce qui me fait peur ? La mort”, avouait-il dĂ©but janvier. Si Bernard cesse cette collaboration Ă  laquelle il tenait tant, c'est qu'il est Ă  bout de souffle, murmure-t-on dans le monde de l'Ă©dition. Il se dit mĂȘme qu'il serait au plus mal, ce qui expliquerait pourquoi le JDD a publiĂ© ce dimanche 30 janvier cette chronique en forme de mort annoncĂ©e dans laquelle la journaliste Anna Cabana a adressĂ© Ă  l'homme de lettres un vibrant message d'adieu. Notre Ă©ternel professeur de littĂ©rature national, notre hĂ©ros de l'orthographe, notre Apostropheur en chef, bouillonnant de culture et d'exigence, notre chroniqueur facĂ©tieux et fidĂšle, piquant et ponctuel, prend sa retraite », Ă©crit avec lyrisme l'Ă©pouse de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale. Mais l'intĂ©ressĂ© a-t-il Ă©tĂ© en mesure de lire cet hommage plein de fougue ? Rien n'est moins sĂ»r. HospitalisĂ© depuis un mois selon nos informations, l'homme de lettres qui vient tout juste de publier un recueil de souvenirs 
 Mais la vie continue, serait trĂšs affaibli. Sentait-il dĂ©jĂ  ses forces l'aban-donner lorsqu'en 2018, sur les conseils de [s]on mĂ©decin », il avait annoncĂ© annuler la tournĂ©e de son spectacle, adaptĂ© de son livre Au secours, les mots m'ont mangĂ© ! en raison d'un gros coup de fatigue », comme il le confiait alors Ă  Nice-Matin ? Puis, l'annĂ©e suivante, il quittait Ă  la surprise gĂ©nĂ©rale la prĂ©sidence de l'acadĂ©mie Goncourt, une fonction qu'il occupait depuis cinq ans et dans laquelle il s'Ă©tait beaucoup investi. Une fois encore, son Ăąge s'Ă©tait rappelĂ© Ă  lui. Avec courage, il continuait pourtant Ă  dĂ©livrer son billet toutes les semaines dans le JDD, comme il en avait pris l'habitude depuis trente ans, jusqu'Ă  ce qu'il soit admis Ă  l'hĂŽpital. InvitĂ© d'Augustin Trapenard sur France Inter dans l'Ă©mission Boomerang, le 4 janvier dernier, quelques jours seulement avant son hospitalisation, le lĂ©gendaire prĂ©sentateur d'Apostrophes et de Bouillon de culture s'Ă©tait laissĂ© aller Ă  des confidences troublantes Ce qui me fait peur ? La mort. J'ai toujours pensĂ© Ă  la mort. Quand mon meilleur ami est mort, j'avais 40 ans, et lui en avait vingt de plus. Plus on avance en Ăąge, plus on se dirige vers l'acte final et plus on y pense. » EspĂ©rons que ces bouleversants aveux ne laissent pas augurer du pire. ValĂ©rie EDMOND

Lesalon du livre jeunesse, organisé ce week-end, a connu un gros succÚs auprÚs du public.
BERNARD PIVOT - Le journaliste ici en 2001 a lancĂ© en 2009 le ComitĂ© de dĂ©fense du beaujolais. REUTERS/John Schults DĂ©cembre 1989, sur le plateau d'Apostrophes. Bernard Pivot, maĂźtre des lieux, consacre son rendez-vous hebdomadaire aux plaisirs populaires. Parmi ses invitĂ©s, Georges Duboeuf, dĂ©jĂ  surnommĂ© le "pape du beaujolais". Ce nĂ©gociant, qui a bĂąti un empire, raconte comment la sortie des vins primeurs de sa rĂ©gion est devenue un Ă©vĂ©nement commercial planĂ©taire. La parole passe Ă  Jean-Pierre Coffe, autre participant de l'Ă©mission. Le pourfendeur de la malbouffe titille le vendeur de bouteilles sur la chaptalisation, une mĂ©thode qui consiste Ă  ajouter du sucre dans les cuves afin d'augmenter artificiellement le degrĂ© d'alcool. Ni une ni deux, l'animateur s'interpose "Georges Duboeuf dit qu'une honnĂȘte et douce chaptalisation amĂ©liore le vin." Pas touche au beaujolais ! En Bernard Pivot, le rouge le plus fĂȘtĂ© s'est trouvĂ© son meilleur dĂ©fenseur. Lobbyiste ? Cet amoureux de la langue française prĂ©fĂšre se dĂ©finir comme l'"Ă©chanson" du beaujolais. LittĂ©ralement, "la personne qui verse Ă  boire". CoĂŻncidence les heures de gloire du vin canaille correspondent Ă  celles du journaliste 1. De 1975, premier millĂ©sime d'Apostrophes, au dĂ©but des annĂ©es 2000, oĂč les tĂ©lĂ©spectateurs purent dĂ©guster la derniĂšre goutte de Bouillon de culture. Aujourd'hui, le jurĂ© de l'acadĂ©mie Goncourt s'est muĂ© en avocat opiniĂątre de ce vignoble victime du dĂ©samour des consommateurs. Quitte Ă  se fĂącher Ă  table face Ă  des rĂ©calcitrants "DĂ©nigrer par principe ce vin, c'est comme critiquer un livre sans l'avoir lu." Illustration de son plaidoyer bachique, Pivot a lancĂ©, en 2009, le ComitĂ© de dĂ©fense du beaujolais. Une rĂ©ponse au "lynchage dont [ce] vin du peuple, vin des ouvriers, vin festif, est victime alors qu'il est un symbole de l'identitĂ© française", dixit son cofondateur PĂ©rico LĂ©gasse, chroniqueur gastronomique Ă  Marianne. Une fois par an, ses dix membres se rĂ©unissent pour distinguer de leurs papilles Ă©clairĂ©es un beaujolais nouveau et un beaujolais-villages nouveau. De quoi, Ă©videmment, attirer l'attention des mĂ©dias sur ce vignoble en crise. "Notre initiative n'est qu'une goutte dans la cuve, convient Bernard Pivot. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement Mais c'est une maniĂšre de dire aux vignerons de la rĂ©gion qu'on ne les oublie pas." Une marque de reconnaissance de sa part, aussi ne doit-il pas au vignoble du nord de Lyon - sa ville natale - ses premiers pas professionnels ? Comme il le rapporte dans son Dictionnaire amoureux du vin, c'est en promettant au rĂ©dacteur en chef... un caquillon petit tonneau de 10 litres de beaujolais qu'il a dĂ©crochĂ©, Ă  23 ans, un poste au Figaro littĂ©raire ! Les parents du dĂ©butant exploitaient alors quelques arpents de vigne Ă  QuinciĂ©-en-Beaujolais RhĂŽne. PropriĂ©taire d'une maison dans le Beaujolais depuis 1968, Bernard Pivot s'est toujours refusĂ© Ă  racheter un domaine viticole. C'est dans cette bourgade de 1 100 Ăąmes, Ă  l'ombre du mont Brouilly, que se trouve l'origine de l'histoire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Pivot, commerçants lyonnais, s'y rĂ©fugient. Ils possĂšdent lĂ  une maison familiale. Le petit Bernard - il n'a pas 10 ans - vendange, frĂ©quente cuvages et caveaux. Bref, s'imprĂšgne du Beaujolais. "J'ai Ă©tĂ© Ă©levĂ© Ă  son vin, il coule dans mes veines. MĂȘme si j'en ai rencontrĂ© et apprĂ©ciĂ© d'autres, bien plus illustres, par la suite", confie- t-il. Son frĂšre Jean-Charles s'installe au village et Ă©pouse la vie de vigneron. Le journaliste, lui, achĂšte en 1968 une jolie demeure dans laquelle il continue de se rendre rĂ©guliĂšrement. Il est mĂȘme Ă©lu sans Ă©tiquette adjoint au maire de la commune pendant un mandat, de 1977 Ă  1983. Et la bibliothĂšque du bourg - qui porte son nom - renferme plus de 12 000 livres offerts par le critique littĂ©raire. Avec, souvent, dans la marge, ses prĂ©cieuses annotations. "Comment parler littĂ©rature et aimer ce petit vin ?"A Paris, son image d'homme de tĂ©lĂ©vision se colore de beaujolais. "Des intellectuels me l'ont reprochĂ© quand, dans les annĂ©es 1980, Apostrophes est devenu incontournable. Comment pouvais-je parler littĂ©rature et aimer ce petit vin ?" se souvient-il. L'amateur de moulin-Ă -vent et de cĂŽte-de-brouilly en a pris son parti "Cette rĂ©putation a contribuĂ© Ă  me rapprocher des tĂ©lĂ©spectateurs. Je passais pour quelqu'un qui ne se la pĂ©tait pas !" Pour dĂ©fendre la cause beaujolaise, il a plaidĂ© jusque... devant la justice. En 2006, la sociĂ©tĂ© de Georges Duboeuf est poursuivie pour "tromperie et tentative de tromperie". Une affaire de mĂ©lange de raisins de diffĂ©rentes appellations. Sans hĂ©siter, Bernard Pivot se porte - "en ami" - tĂ©moin de moralitĂ©. "Il est impossible qu'il soit un tricheur", dĂ©clare-t-il Ă  la barre du tribunal de Ville-franche-sur-SaĂŽne. Peine perdue. L'entreprise est condamnĂ©e, bien que la responsabilitĂ© de la supercherie se porte sur un collaborateur et non sur le dirigeant. Georges Duboeuf voue une grande estime - rĂ©ciproque - Ă  l'ancien journaliste. "C'est un trĂšs bon dĂ©gustateur, gourmand et gourmet. Son influence pour le beaujolais est importante", juge le patron. Par l'entremise de ce dernier, Bernard Pivot a fait partie des rares chanceux Ă  bĂ©nĂ©ficier, pendant quelques millĂ©simes, des bouteilles de feu Henri Jayer, vigneron bourguignon de lĂ©gende. Du Bernard Pivot sur les Ă©tals chinoisEnfin ! s'est-on exclamĂ© dans le vignoble. Bernard Pivot a cĂ©dĂ© depuis l'an dernier, une cuvĂ©e de beaujolais-villages porte son nom. "Jusqu'Ă  prĂ©sent, je trouvais cela incompatible avec mon mĂ©tier d'animateur d'une chaĂźne du service public. Mais, aujourd'hui, je suis retraitĂ©", se justifie-t-il. Philippe Lacondemine, ancien prĂ©sident de la cave coopĂ©rative de QuinciĂ© - Ă  laquelle le journaliste apporte les raisins des quelques ceps qui entourent sa maison -, l'a convaincu une veille de NoĂ«l. "Je lui ai dit que ce vin devait ĂȘtre accessible, comme lui l'avait Ă©tĂ© avec les tĂ©lĂ©spectateurs", raconte ce vigneron. RĂ©sultat, de 50 000 Ă  60 000 bouteilles par millĂ©sime, vendues environ 6 euros l'unitĂ© dans une enseigne de la grande distribution. Le contenu est sĂ©lectionnĂ© par un jury d'Ă©mĂ©rites dĂ©gustateurs - oĂč l'on retrouve PĂ©rico LĂ©gasse ou encore... Georges Duboeuf. "Un vin sĂ©rieux, mais gai et populaire, Ă  l'image de celui dont il porte le patronyme", selon les mots du restaurateur Pierre Troisgros, membre de l'Ă©quipe. Des nĂ©gociations sont mĂȘme en cours pour l'exporter dans... l'empire du Milieu, oĂč le Dictionnaire amoureux du vin vient d'ĂȘtre traduit en mandarin. Sa commission ? 24 bouteilles. Rien de plus. "Pas un centime ! Si j'ai acceptĂ© qu'on utilise mon nom, c'est pour aider le beaujolais", insiste Bernard Pivot. C'est son obsession ne pas ĂȘtre accusĂ© de gagner de l'argent sur les fruits de la vigne. Pour cette raison - "et parce que ce n'est pas [son] mĂ©tier" -, il s'est toujours refusĂ© Ă  racheter un domaine viticole. "Combien de fois me l'a-t-on suggĂ©rĂ©", soupire-t-il. Mais lui, combien a-t-il rapportĂ© au Beaujolais ? Difficile de quantifier les effets de sa notoriĂ©tĂ© en nombre de bouteilles vendues... "La profession, en tout cas, ne l'a pas assez sollicitĂ© quand il Ă©tait au sommet de sa gloire", regrette un vigneron. "Les retombĂ©es Ă©conomiques de prescripteurs comme lui sont considĂ©rables", ajoute nĂ©anmoins FrĂ©dĂ©ric Laveur, prĂ©sident de l'organisme de gestion et de dĂ©fense des appellations gĂ©nĂ©riques du vignoble. Depuis deux ans, Bernard Pivot a d'ailleurs Ă©tĂ© rejoint par un autre avocat de renom, qui Ă©labore pour Leader Price sa cuvĂ©e de beaujolais nouveau. Un certain... Jean-Pierre Coffe. 1 Ancien membre du conseil de surveillance du groupe Express-Expansion. Les plus lus OpinionsLa chronique de Vincent PonsVincent Pons, avec Boris VallĂ©eLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles Pialoux
Ilfallait un animateur de gĂ©nie pour cela. Mais Bernard Pivot en Ă©tait un. Il faut dire qu’à cette Ă©poque, la tĂ©lĂ©vision n’était pas encore une culture en soi. Elle Ă©tait le vecteur
A 84 ans, il veut "retrouver un libre et plein usage de son temps". NurPhoto via Getty Images Le 4 novembre, Bernard Pivot a annoncĂ© la victoire de Jean-Paul Dubois pour le prix Goncourt 2019. Un mois plus tard,il annonce qu'il quitte la prĂ©sidence de l'AcadĂ©mie. NurPhoto via Getty Images CULTURE - C’est fini pour lui. Bernard Pivot a annoncĂ© mardi 3 dĂ©cembre qu’il se retire de l’acadĂ©mie Goncourt et quitte donc la prĂ©sidence du jury du prix littĂ©raire le plus prestigieux. “Pour rerouver un libre et plein usage de son temps Ă  84 ans, Bernard Pivot a dĂ©cidĂ© de se retirer de l’AcadĂ©mie Goncourt Ă  partir du 31 dĂ©cembre”, peut-on lire dans un communiquĂ© de l’AcadĂ©mie. Bernard Pivot qui en Ă©tait membre depuis 15 ans et prĂ©sident depuis 5 ans a partagĂ© un ultime repas avec les autres membres du jury chez Drouant, le restaurant oĂč chaque annĂ©e est annoncĂ© le laurĂ©at du Goncourt.. “Il devient membre d’honneur”, prĂ©cise le communiquĂ©. Le 4 novembre dernier, Bernard Pivot a dĂ©cernĂ© son dernier prix Goncourt. Il a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  Jean-Paul Dubois, pour son livre Tous les hommes n’habitent pas le monde de la mĂȘme façon. “Si les romans de Jean-Paul Dubois Ă©taient traduits de l’anglais, il aurait en France un statut comparable Ă  ceux de John Irving ou de William Boyd”, avait alors dĂ©clarĂ© Bernard Pivot. De 1974 Ă  2001, le journaliste a intĂ©ressĂ© des millions de Français Ă  la littĂ©rature et Ă  la culture en gĂ©nĂ©ral grĂące aux Ă©missions “Apostrophe” puis “Bouillon de culture”. Membre du jury du prix InteralliĂ© Ă  l’issue de cette carriĂšre tĂ©lĂ©visuelle, il a intĂ©grĂ© l’AcadĂ©mie Goncourt en 2004 avant qu’Edmonde Charles-Roux lui cĂšde la prĂ©sidence dix ans plus tard. À voir Ă©galement sur Le HuffPost c’est grĂące Ă  Bernard Pivot qu’Anne-Sophie Lapix s’est passionĂ©e pour la culture.
Lauteur. « Je suis un journaliste qui Ă©crit des livres » ainsi se dĂ©finit Bernard Pivot, 85 ans et toutes ses dents. Il est trop modeste. Outre une vingtaine d’ouvrages, romans, essais et critiques, Bernard Pivot c’est, entre autres, 15 ans d’ Apostrophe, 10 ans de Bouillon de Culture, 2 ans de championnats d’orthographe et 6 ans
Chez lui Ă  Paris le 13 janvier. © Patrick Fouque / Paris Match 24/01/2021 Ă  0535, Mis Ă  jour le 23/01/2021 Ă  1838 Le journaliste et homme de lettres s’attaque sans complexe aux vertiges de l’ñge dans son nouveau roman, ... mais la vie continue ». Vieillir est un mĂ©tier Ă  temps complet. On s’observe, on s’ausculte, on s’inquiĂšte. Certains noms propres se retirent de la mĂ©moire sur la pointe des pieds. WikipĂ©dia est lĂ  dĂ©sormais mais certains se refusent Ă  y aller trop vite. Surtout ne pas encourager la paresse des neurones ! Avoir des rides au front n’oblige pas Ă  en avoir au cerveau. Evidemment, il y a Alzheimer. Cette horreur joue auprĂšs des personnes ĂągĂ©es le rĂŽle de l’ogre auprĂšs des enfants. On lui livre des combats en ligne Ă  l’aide des mots croisĂ©s ou du Sudoku. Ou bien, comme Bernard Pivot, on se requinque avec la lecture, cette bonne vieille aussi Bernard Pivot "Goncourt, mon amour" La suite aprĂšs cette publicitĂ© Autrefois, c’était presque une marĂątre. Pour Apostrophes », il fallait engloutir des centaines de pages par semaine. A la prĂ©sidence du Goncourt, l’étĂ© tournait Ă  l’épreuve de force. Aujourd’hui, c’est une nymphe. Il n’a plus que sa chronique du Journal du dimanche ». C’est d’ailleurs un paradoxe qui le laisse rĂȘveur quand on est jeune et qu’on a la vie devant soi, on est toujours pressĂ© ; devenus vieux, quand l’avenir nous est mesurĂ©, on prend tout son temps. Bizarre. Mais pas dĂ©sagrĂ©able on savoure vite la lenteur. Si les autres s’agitent, grand bien leur fasse. La suite aprĂšs cette publicitĂ© Lire aussi Bernard Pivot bouillonne de questions Comme disait Balzac, les vieillards sont des gens qui ont dĂźnĂ© et regardent les autres manger. Inutile de s’énerver. Pivot, par exemple, Ă©tait nĂ© impatient. Ça lui est passĂ©. Plus question pour lui de s’échauffer Ă  tort et Ă  travers. Il faut se tenir soi-mĂȘme Ă  l’Ɠil. Avec le grand Ăąge, les qualitĂ©s se bonifient, tout comme les dĂ©fauts s’aggravent. TrĂšs bonne raison pour ne pas se laisser aller. La suite aprĂšs cette publicitĂ© La suite aprĂšs cette publicitĂ© Vous ne ferez pas dire Ă  Pivot que c’était mieux avant. D’abord parce qu’il trouve l’affirmation idiote ; ensuite parce qu’elle trahit trop vite son vieux con ». Cela dit, la politesse ancienne lui manque. Et, contrairement Ă  l’époque, il ne hisse pas la dĂ©rision au rang de vertu hygiĂ©nique. Il se demande mĂȘme si, autrefois, on n’avait pas plus de considĂ©ration pour les vieux. Peut-ĂȘtre aussi parce qu’il y en avait moins. Promis il va y rĂ©flĂ©chir. Mais plus tard. Pour l’instant, il sort un nouveau livre. Son sujet le quatriĂšme Ăąge. Je vous rassure rien du ronchon professionnel qui rĂ©pand son venin. Rien non plus du papy philosophe qui prend tout avec Jurus, son personnage, 82 ans, a beau se tasser, avoir du mal Ă  lacer ses chaussures, pester contre son ordinateur et trouver qu’il a parfois la tĂȘte aussi lourde que les jambes, il reste un parfait sosie de Pivot le bon vivant qui prend tout avec ironie mais ne se cache pas derriĂšre son petit doigt. S’il faut appuyer lĂ  oĂč ça fait mal, il va le faire. Et pas de pudibonderie, non plus. La littĂ©rature a souvent des pudeurs de petite cuillĂšre dĂšs qu’elle aborde la sexualitĂ© des gens ĂągĂ©s. Rien de tel. Ce Jurus a l’Ɠil et le bon. Il voit tout des huit copains et copines dont il parle dans son livre. Et il dit tout. Ça fait beaucoup de bien. Une vraie bourrasque de fraĂźcheur et d’ironie dans une annĂ©e plombĂ©e par l’atmosphĂšre d’Ehpad qui s’est abattue sur l’ est allĂ© interroger l’auteur. Lui a 85 ans. Et, avec ça, toujours la bougeotte. C’était ma quatriĂšme interview avec lui en vingt ans. Eh bien, c’était Ă  une quatriĂšme adresse. Il ne change pas. Comment fait-il ? RĂ©ponse en 220 pages. J’écris pour garder l’esprit vif, joyeux et curieux Paris Match. A quel Ăąge ĂȘtes-vous devenu vieux ? Bernard Pivot. Le jour de mes 80 ans. Je me suis dit que j’entrais dans le grand Ăąge. Avant, je n’y avais jamais pensĂ©. LĂ , j’ai songĂ© que ma vie aurait une fin. Un drĂŽle d’effet. Mes 80 premiĂšres annĂ©es Ă©taient passĂ©es comme une lettre Ă  la poste. Je me suis dit “chapeau !” Mais des amis sont partis. Certains avaient mon Ăąge. Je me consolais en me disant que chaque annĂ©e a son quota de dĂ©parts et que le leur me laissait un rĂ©pit. Mais que tout cela passe vite. J’en suis Ă  85. Et, croyez-moi, 85 ce n’est pas 82. C’est comme entre 7 ans et 10 ans. Chez les vieux, c’est comme chez les tout jeunes. Les petites diffĂ©rences deviennent Ă©normes. "J’évite de rĂąler pour ne pas avoir l’air bougon" Est-il dur d’ĂȘtre un vieux monsieur ? On sent son Ăąge. Tout vous inquiĂšte. Parfois le corps en a marre. Votre moi mĂ©dical s’empare du moindre pĂ©pin. C’est pourquoi j’écris. Pour garder l’esprit vif, joyeux et curieux. Diriez-vous qu’il n’a jamais Ă©tĂ© aussi facile d’ĂȘtre vieux ou que ça n’a jamais Ă©tĂ© aussi frustrant ? Les deux, bien sĂ»r. MoliĂšre est mort Ă  51 ans, Ă©puisĂ©. Aujourd’hui, c’est la force de l’ñge. Ça allonge l’espoir. Le jeunisme, en revanche, peut ĂȘtre blessant. C’est le nouvel apartheid. DĂšs qu’on parle de vous dans un journal, on donne votre Ăąge. On ne signale ni vos qualitĂ©s, ni vos dĂ©fauts, on commence par votre fiche d’état civil."Les tweets peuvent ĂȘtre un enfer. Et un enfer dangereux. " Est-ce que ce sont vos qualitĂ©s qui s’épanouissent ou vos dĂ©fauts qui s’aggravent ? Mon grand dĂ©faut Ă©tait l’impatience. Je la maĂźtrise beaucoup mieux. Mais, surtout, j’évite de rĂąler pour ne pas avoir l’air bougon. Il faut n’avoir pas connu les annĂ©es 1940 pour croire que c’était mieux avant. On passe vite pour un vieux con. Et les jeunes filent Ă  tired’aile. A juste titre. Vous n’avez pas de nostalgies ? Si, naturellement. Certaines pĂątisseries, par exemple, comme les “conversations”, un gĂąteau qui a disparu. Et, plus sĂ©rieusement, une forme de rapports entre les hommes et les femmes. Aujourd’hui, la galanterie est presque une prise de risque. On est vite soupçonnĂ© de mĂ©pris ou d’agression sexiste. Mais, d’un autre cĂŽtĂ©, que d’avantages ! L’ordinateur simplifie tellement la vie. Je me rappelle, dans les annĂ©es 1950, quand je retrouvais Bouvard Ă  minuit au marbre du journal pour dicter nos papiers directement aux linotypistes. Et puis quels plaisirs dans la presse ! Les patrons ne sont plus par-dessus votre Ă©paule. On est plus libre de ses mouvements, de son temps, de ses jugements. En revanche, les tweets peuvent ĂȘtre un enfer. Et un enfer dangereux. Pour moi, quand on est journaliste, on ne balance pas n’importe quoi."En me cachant derriĂšre les neuf personnages du livre, j’aborde des thĂšmes dĂ©licats que je n’aurais pas traitĂ©s si j’avais parlĂ© de moi" Etes-vous devenu une personne fragile ? J’ai toujours Ă©tĂ© prudent. Quand je jouais au foot, en milieu de terrain, Ă  l’époque on disait qu’on jouait inter », je me rangeais des voitures quand j’affrontais les grosses brutes qui cassent du bois. Donc je le suis restĂ©. Le confinement ne m’a ni gĂȘnĂ© ni vexĂ©. De toute façon, j’ai vĂ©cu confinĂ© des dizaines d’annĂ©es. Je lisais du matin au soir. C’était ma vie. Pourquoi avoir Ă©crit un roman plutĂŽt qu’un essai allĂšgre sur le grand Ăąge ? Disons que c’est une chronique romanesque. Sans doute ai-je choisi cette formule par pudeur. Je ne voulais pas parler de ma santĂ©. En me cachant derriĂšre les neuf personnages du livre, j’aborde des thĂšmes dĂ©licats que je n’aurais pas traitĂ©s si j’avais parlĂ© de moi. La sexualitĂ©, par exemple, est un vrai tabou en littĂ©rature. Je n’ai pas de souvenirs de bons livres sur ce thĂšme. Peut-ĂȘtre un ouvrage japonais sur un vieux couple. Me cacher derriĂšre les copains de ce livre Ă©tait trĂšs amusant. Un dĂ©doublement excitant pour l’esprit."Ce qui fait peur, c’est la vraie solitude. Celle qu’on ne partage avec personne." Avez-vous peur d’entrer un jour dans un Ehpad ? J’espĂšre y Ă©chapper. Je suis dans une situation privilĂ©giĂ©e car j’ai deux filles que j’aime et qui m’aiment. Tant mieux car je dois dire qu’au printemps dernier le spectacle des caravanes de cercueils sortant de ces Ă©tablissements Ă©tait saisissant et affreux. Parfois, en plein sommeil, j’y songe. Mes personnages, eux, se fĂ©licitent de n’y ĂȘtre pas. Ce qui fait peur, c’est la vraie solitude. Celle qu’on ne partage avec personne. Et puis le dĂ©labrement, le Trafalgar personnel. Comment imaginez-vous votre mort idĂ©ale ? Assis dans mon canapĂ©, et tout s’arrĂȘte. Ou bien, en train de relire un de mes auteurs prĂ©fĂ©rĂ©s, un Colette, un Voltaire, un Baudelaire ou un Giono. Avec, en fond sonore, un concerto de Mozart. Si vous rencontrez Dieu, qu’espĂ©rez-vous qu’il vous dise ? “Ah, tiens, c’est vous Pivot. Je vous attendais depuis longtemps. Pourriez-vous m’expliquer enfin la rĂšgle des participes passĂ©s des verbes pronominaux ?” Comme je n’en serai pas capable, peut-ĂȘtre me renverra-t-il enquĂȘter sur le sujet. © Mais la vie continue », de Bernard Pivot, Ă©d. Albin Michel, 224 pages, 19,90 euros. Voustrouverez ci-dessous la(les) rĂ©ponse(s) exacte(s) Ă  POUR BERNARD PIVOT IL ETAIT DE CULTURE que vous pouvez filtrer par nombre de lettres. Si les rĂ©sultats fournis par le moteur Bernard Pivot, qui a marquĂ© les belles heures de la tĂ©lĂ©vision française avec "Apostrophes", quitte l'AcadĂ©mie Goncourt, dont il Ă©tait membre depuis quinze ans et prĂ©sident depuis cinq ans, a annoncĂ© mardi sur Twitter l'assemblĂ©e du prix littĂ©raire. le compte Twitter de Bernard Pivot "Pour retrouver un libre et plein usage de son temps, Ă  84 ans Bernard Pivot a dĂ©cidĂ© de se retirer de l'AcadĂ©mie Goncourt Ă  partir du 31 dĂ©cembre. Il en Ă©tait membre depuis 15 ans, le prĂ©sident depuis 5 ans. Il en devient membre d'honneur", a annoncĂ© l'AcadĂ©mie sur Twitter, quelques semaines aprĂšs avoir rĂ©compensĂ© le romancier Jean-Paul Dubois pour "Tous les hommes n'habitent pas le monde de la mĂȘme façon" L'Olivier. IlĂ©tait ĂągĂ© de 87 ans. Peu de temps aprĂšs l'annonce de la triste nouvelle, l'un de ses fidĂšles amis, l'Ă©crivain Bernard Pivot, issu de la mĂȘme rĂ©gion, a rendu un bel hommage au disparu J'ai prĂ©fĂ©rĂ© prendre les devants et dire d'une maniĂšre simple et agrĂ©able que j'arrĂȘterai Bouillon de culture Ă  la fin de la saison. J'ai voulu Ă©viter toutes ces rumeurs, Ă©lucubrations et dĂ©mentis qui se sont succĂ©dĂ© l'an passĂ© et qui Ă©taient fort dĂ©sagrĂ©ables aussi bien pour moi que pour les dirigeants de France 2.» VoilĂ , c'est dit. Au Journal du Dimanche, Bernard Pivot, 65 ans, commente son annonce surprise vendredi soir. C'est la derniĂšre rentrĂ©e littĂ©raire pour moi», a dĂ©clarĂ© l'homme qui incarne depuis 27 ans la prĂ©sence, voire la rĂ©sistance, du livre face au dĂ©ferlement des images. Depuis 1973, poursuit-il dans son explication Ă  sa future retraite, je fais une Ă©mission hebdomadaire consacrĂ©e Ă  la culture en gĂ©nĂ©ral et aux livres en particulier et bientĂŽt ce sera fini.»France 2 a aussitĂŽt fait savoir qu'elle comprenait, en la regrettant», cette dĂ©cision, en rappelant tout ce que la chaĂźne lui doit depuis la crĂ©ation de Ouvrez les guillemets, puis en 1975 du magazine Apostrophes transformĂ© en Bouillon de donc pour les regrets, mais n'est-ce pas la fin d'une Ă©poque? Le prĂ©sident de France TĂ©lĂ©vision m'a assurĂ© au tĂ©lĂ©phone qu'il y aurait une Ă©mission Ă©videmment trĂšs diffĂ©rente Ă  la rentrĂ©e. La direction de la chaĂźne a la volontĂ© de continuer Ă  prĂ©senter une Ă©mission culturelle de prestige en septembre 2001.» Pivot n'en dira pas plus. Ni sur la tĂ©lĂ©vision, ni sur ses projets personnels. Reste donc un bilan professionnel remarquable. Le secret de son succĂšs auprĂšs du public, de son incroyable longĂ©vitĂ©, rĂ©side peut-ĂȘtre dans son inaltĂ©rable goĂ»t du bonheur cet amateur de vin beaujolais et de football aimait rĂ©pĂ©ter Je crois beaucoup au plaisir, Ă  la culturiosité», au plaisir de la culture.» Pour lui, culture n'Ă©tait pas synonyme de tristesse. Ainsi, il a su rĂ©ussir les noces souvent difficiles de la littĂ©rature et du petit Ă©cran, rendre accessibles et populaires les plus grands Ă©crivains et amener Ă  la littĂ©rature des rĂ©fractaires de l' Ă  la journaliste Monique Pivot avec qui il a eu deux filles, Bernard Pivot a aussi dirigĂ© de 1975 Ă  1993 la rĂ©daction du mensuel Lire, crĂ©ant au dĂ©but des annĂ©es 90 les fameux Dicos d'or.
BernardPivot a annoncé ce mardi sa démission de l'Académie Goncourt, dont il était le président depuis 2014. Culture Mars 2019 Musée des tissus de Lyon : "On ne veut pas le sauver, on veut
Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s IL RÉFLÉCHIT avant de trouver le mot exact. La tristesse ? Non, ce n'est pas mon genre. La dĂ©prime, je ne connais pas non plus. Le vague Ă  l'Ăąme, ça oui, il m'arrive d'avoir du vague Ă  l'Ăąme. Quant Ă  la nostalgie, elle viendra plus tard. » Il est minuit passĂ©, vendredi 29 juin, et c'est fini, la derniĂšre de Bouillon de culture ». Avec un lĂ©ger diffĂ©rĂ© pour les tĂ©lĂ©spectateurs. A l'Ă©cran, Bernard Pivot a dit avec son entrain de toujours Le livre se referme, je vous souhaite une bonne nuit Ă  tous, fermez les guillemets. » Mais il n'est pas au bout de ses peines. Dans la salle mitoyenne du plateau de France 2, le petit monde des gens de lettres le retient Ă  la fĂȘte. Environ 700 personnes, selon les organisateurs. Des inconnus se pressent autour du prĂ©sentateur vedette pour lui voler une dĂ©dicace. Il en a marre, Bernard Pivot, il les supplie du regard de le laisser tranquille, mais il ne sait pas dire non, signe et resigne, se fend d'une longue phrase pour chacun. Sur le plateau de l'Ă©mission, un peu plus tĂŽt, on avait repris les habitudes. Un petit air sifflotĂ© par 407 Bouillon de culture », prĂ©cĂ©dĂ© de 724 Apostrophes ». Fabrice Lucchini avait donc refait son numĂ©ro, la QuĂ©becoise Denise Bombardier s'Ă©tait Ă  nouveau Ă©nervĂ©e contre l'aplaventrisme » des Français face Ă  la langue anglaise, AmĂ©lie Nothomb avait articulĂ© avec une trĂšs grande prĂ©cision des idĂ©es bizarres, Isabelle Huppert Ă©tait belle et intelligente. Seule prĂ©sence inĂ©dite, celle de l'austĂšre AmĂ©ricain James Lipton, cĂ©lĂšbre interviewer de stars devant les Ă©lĂšves de l'Actors Studio et dĂ©vot de Bernard Pivot. Il y avait aussi les Ă©crivains Gilles Lapouge, Patrick Rambaud, Annie Cohen-Solal, le Prix Nobel de physique Georges Charpak, et deux acadĂ©miciens, Erik Orsenna et Jean d'Ormesson - recordman des invitations chez Pivot. Orga-niser soi-mĂȘme sa cĂ©rĂ©monie d'enterrement, l'exercice Ă©tait difficile », ironise un invitĂ© Ă  la sortie. Les numĂ©ros franchouillards de Bombardier et Lucchini commencent Ă  me gonfler sĂ©rieusement, grogne un autre. Pivot, c'est mieux que ça. » Ne plus entendre sa voix le vendredi soir, ça va ĂȘtre terrible », dit-on encore parmi les Ă©diteurs qui s'Ă©taient cotisĂ©s pour publier dans Le Monde une pleine page de publicitĂ© Bernard, merci. » Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Ily avait en face de lui Jean Dutourd, qui l'a asticoté assez habilement pour qu'il "perde la partie". Cabu ne m'en a pas tenu ­rigueur. Il a accepté huit fois mes invitations, soit pour
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